(qui ne devrait pas en être un…)

cycle menstruel

Adolescente puis jeune adulte, j’ai longtemps été peu consciente de ce que signifiait réellement le cycle menstruel. J’observais mes règles qui revenaient chaque mois, mais en réalité je ne comprenais pas vraiment comment cela fonctionne.

J’avais compris que depuis la mise en route de mon cycle menstruel, je pouvais désormais faire un bébé. Mais en dehors de cette information (très importante bien sûr),

– je ne savais pas comment se mettait en place l’ovulation et combien de temps elle durait

– je ne savais pas quand j’étais fertile et quand j’étais infertile

– je ne savais pas que mes saignements étaient dus au détachement de mon endomètre (d’ailleurs endo quoi ??)

et les hormones ? Hé bien j’en avais vaguement entendu parler, mais pas en bien… Plutôt comme des trucs qui rendent les femmes hystériques…

Bref, j’étais dans une totale méconnaissance du cycle menstruel et avec le recul je me dis que j’aurais aimé qu’on prenne davantage le temps de m’expliquer ces choses-là.

Par la suite, j’ai découvert la symptothermie, une méthode d’observation du cycle. J’y ai appris comment fonctionne mon cycle féminin, ce qui m’a permis :

  • d’améliorer ma santé (bye bye le SPM)
  • de gérer ma fertilité naturellement (sans hormones et sans corps étranger)
  • de mieux me comprendre et d’adapter ma vie en fonction des phases de mon cycle
  • de me sentir plus autonome et plus libre

Alors si comme moi, vous êtes curieuse de savoir ce qu’il se passe dans votre culotte (mais pas que ! ), je vous invite à lire cet article 😊

cycle menstrual

Oui parce que ça aussi, généralement, ça reste un peu flou.

Voici le B.A.BA du vocabulaire à acquérir avant de commencer à comprendre son cycle menstruel :

  • L’utérus : cet organe est situé au niveau du bas ventre, au centre du petit bassin, entre la vessie et le rectum. Sa destiné à lui c’est de contenir l’œuf , c’est à dire l’embryon, jusqu’à son complet développement. Initialement, il a la taille et la forme d’une petite poire inversée (un peu, c’est une image bien sûr). Mais il sera amené à se développer au fur et à mesure que le foetus grandit.
  • Le muscle de l’utérus, le myomètre, est considéré comme le plus puissant du corps féminin. C’est lui qui, par ses contractions, permet l’évacuation des règles ou l’expulsion du bébé à l’accouchement.
  • L’endomètre  est le tapis de sang dans l’utérus qui se développe au cours du cycle menstruel.
  • Le col de l’utérus : situé au fond du vagin, c’est la porte d’entrée de l’utérus. Entrée qui contient des petites glandes (les cryptes du col de l’utérus) qui se développent sous l’action des hormones et produisent la glaire cervicale (on va en reparler de cette fameuse glaire !)
  • Les trompes de l’utérus c’est le lieu du grand rendez-vous… La ou se rencontre un ovule et un spermatozoïde pour former un oeuf. A l’extrémité de chaque trompe se trouve le pavillon de la trompe qui ressemble en fait plutôt à des pétales de fleurs. Leur rôle est de récupérer l’ ovocyte quand il est expulsé de l’ovaire.
  • Les ovaires justement. On en a de chaque côté au bout de chaque trompe. C’est dans ces organes que sont stockés les des milliers d’ovocytes (futurs ovules). Les ovocytes quand ils sont dans les ovaires sont tous entourés d’un follicule, une petite bulle qui les protège. Le stock d’ovocytes se développe au cours de la vie intra-utérine. Au 5ème mois de grossesse, les ovaires d’un fœtus de sexe féminin en contiennent environ 5 à 7 millions !

Avez vous déjà entendu la fameuse phrase :

« On a tous été présents dans le ventre de notre grand-mère maternelle ».

Je vous laisse y réfléchir 😊

  • Et enfin, le vagin, la voie du plaisir tout naturellement !

Une information importante tout de même : Le PH du vagin est plutôt acide (4,3 environ comme la bière). Cette acidité nous protège des bactéries, des infections, des champignons… (et des spermatozoïdes qui ne survivent que quelques minutes à 3 heures dans ce milieu).

  • On ne le voit pas sur l’image mais je suis tout de même obligé d’en parler car c’est elle qui joue le rôle le plus important dans la fertilité, j’ai nommé : l’hypophyse ! C’est une glande de la taille d’un petit pois située au milieu du cerveau, juste à côté du cerveau limbique (notre cerveau émotionnel) et qui orchestre tout le cycle hormonal. C’est grâce à l’hypophyse que le cycle menstruel peut se dérouler (ça aussi on va en reparler).

Ok, ok, maintenant qu’on a les bases en anatomie, on va parler concrètement de comment fonctionne le cycle menstruel.

cycle menstruel

Lorsqu’on évoque les différentes phases du cycle menstruel, on fait référence à : 

C’est juste mais en réalité, la phase des menstruations est celle qui arrive en dernier car elle est le résultat des trois autres étapes. C’est le final du corps après avoir : 

  • préparé l’ovulation : la phase pré-ovulatoire
  • déclenché l’ovulation : la phase ovulatoire
  • préparé le corps à l’implantation d’un éventuel embryon : la phase post-ovulatoire
  • puis, si aucune fécondation n’a eu lieu, la phase des menstruations se déclenche. Dans le cas où la fécondation a eu lieu, cette phase ne se déroulera pas, mais un bébé naîtra 9 mois plus tard…

En règle générale, quand on se forme à la symptothermie, on commence par expliquer le déroulement du cycle par les menstruations car c’est le signe le plus visible, ce qui constitue un bon point de départ pour commencer à s’observer.

Cependant, du point de vue physiologique, le cycle commence bien par la phase pré-ovulatoire.

Je vais donc commencer par ça.

cycle menstruel

Elle commence avec l’hypophyse, cette fameuse petite glande du cerveau, qui joue un rôle très important dans la fertilité. L’hypophyse orchestre les opérations pour assurer le bon déroulement du cycle menstruel et pour cela elle utilise des hormones, des messagers chimiques qu’elle envoie au corps.

Le premier message envoyé est l’Hormone Folliculo-Stimulante, ou FSH, message destiné aux ovaires. La FSH c’est l’hormone qui stimule les follicules, des “petites bulles de protection” qui entourent et protègent les futurs ovules quand ils sont encore dans les ovaires.

En gros, la FSH “réveille” ces follicules qui étaient en hibernation, car maintenant c’est le moment de préparer une ovulation ! Ces follicules se mettent alors à maturer : ils grossissent.  Pas tous bien sûr (il y en a des milliers en stock dans les ovaires !). En tout, sur les deux ovaires, il y en a 20 à 25 qui commencent à maturer. Et plus ils maturent, et plus ils sécrètent des oestrogènes.

Les oestrogènes, ce sont aussi des hormones, donc des messages, qui informent tout d’abord l’hypophyse qu’une ovulation est belle et bien en train de se préparer.

Et avec l’arrivée de ces oestrogènes, différentes modifications s’effectuent dans le corps : 

  • le col de l’utérus se modifie : il s’ouvre, remonte et devient mou
  • le col de l’utérus sécrète de la glaire cervicale : une sécrétion physiologique en période fertile nécessaire au déplacement et à la survie des spermatozoïdes
  • l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus et que l’on perd lors des règles) commence à se développer pour éventuellement accueillir un futur embryon.

En somme, le corps met en place toutes les conditions nécessaires à la fécondation, car sa principale préoccupation est la survie de l’espèce !

Par ailleurs, d’autres indices peuvent vous indiquer que vous sécrétez en grande quantité des oestrogènes, si par exemple : 

  • votre libido est à son maximum
  • vous êtes plus dynamique, vous avez plus envie de sortir et de rencontrer du monde
  • vous prêtez plus d’attention à votre apparence
  • vous avez moins d’appétit

Quand la concentration en oestrogènes dans le sang à atteint un niveau très élevé pendant un certain temps, l’hypophyse reprend alors les commandes du cycle. Il est temps de passer à l’étape suivante : l’ovulation ! 

Au final c’est donc l’hypophyse qui déclenche l’ovulation. 

Mais elle peut aussi décider de ne pas le faire…

Nous avons vu précèdemment que l’hypophyse se situe au milieu du cerveau, accolée au cerveau limbique, notre cerveau émotionnel.

De par cette position, l’hypophyse est donc très sensible à notre état émotionnel. 

Si nous traversons de fortes turbulences dans notre vie (un deuil, une rupture amoureuse, un licenciement…, l’hypophyse peux ne pas déclencher l’ovulation. D’autres facteurs peuvent également contribuer à ce stress, tels que des carences alimentaires, un excès d’exercices physiques, un apport calorique insuffisant

L’objectif ultime de l’ovulation c’est la préservation de l’espèce. Toutefois, cette survie dépend en premier lieu de vous ! Dans le cas où le contexte est peu propice à la procréation, la machine peut s’arrêter. 

En supposant que le contexte soit favorable et que l’hypophyse donne son accord pour l’ovulation, comment cela se produit-il ?

Une nouvelle hormone intervient dans ce processus : l‘hormone lutéinisante, plus connue sous le nom de LH. C’est grâce à ce nouveau message envoyé par l’hypophyse aux ovaires que l’ovulation peut être déclenchée.

Dans les ovaires, parmi les 20 à 25 follicules qui étaient en maturation, un seul est “élu” et continu à croître pendant les prochaines 48 heures à la surface de l’ovaire. Au terme de ces 48 heures il atteindra la taille de 1 à 2 cm de diamètre et sera fin prêt !

Le follicule s’ouvrira à la surface de l’ovaire pour libérer l’ovocyte : c’est l’ovulation !

La trompe de Fallope va alors venir aspirer cet ovule qui sera fécondable dans les 12 à 18 heures suivantes. Au bout de 24 heures, s’il n’est pas fécondé, l’ovule va se désagréger.

Ok, étape suivante : on rentre dans la phase post-ovulatoire.

cycle menstruel

À ce stade, le corps ne sait pas encore s’il y a eu une fécondation, mais poursuit son travail comme si c’était le cas. 

Le but de cette phase est de préparer une éventuelle grossesse et pour cela une nouvelle hormone (un nouveau message) rentre en jeu : la progestérone.

D’ailleurs si on décompose le mot progestérone, on retrouve : 

  • le terme pro = pour 
  • le terme gestérone = gestation

La progestérone est donc l’hormone de la gestation autrement dit l’hormone de la grossesse

Comment la progestérone est-elle produite ?

Après avoir expulsé son ovocyte, le follicule “vide” qui est resté dans l’ovaire, se transforme en corps jaune. Il change de forme, de couleur et de fonction. 

Le terme “corps jaune” tient son nom du pigment jaune, la lutéine, qui compose ce follicule post-ovulatoire (d’ou aussi le terme de phase lutéale).

Ce corps jaune sécrète alors de la progestérone en grande quantité (et toujours un peu d’oestrogènes mais c’est bel et bien la progestérone qui domine dans cette phase du cycle).

Tout comme l’avait fait les œstrogènes pendant la phase pré-ovulatoire, l’arrivée de la progestérone va entraîner différentes modifications dans le corps

  • l’endomètre s’épaissit en vue de recevoir un éventuel ovule fécondé (un embryon)
  • le col de l’utérus se modifie : il se ferme, descend et devient dur
  • la glaire cervicale change d’aspect pour devenir sèche, cassante, collante… et/ou disparaît 
  • la température du corps augmente car le métabolisme s’accélère. Mettre en route une grossesse demande beaucoup d’énergie, le corps via l’hormone de la progestérone fait donc appel à la thyroïde qui sera plus active, ce qui entraînera une légère hausse de la température.

Il n’est plus question ici de favoriser le déplacement et la survie des spermatozoïdes pour la procréation. Il est maintenant temps pour le corps de soutenir une potentielle grossesse.

Des changements de comportement interviennent également dans cette phase du cycle. Contrairement à la phase folliculaire, ou notre énergie était plus “extérieure”, la phase lutéale favorise davantage l’introspection et le repos. 

On peut par exemple ressentir : 

  • moins de libido
  • le besoin de plus de calme 
  • le besoin d’être seule
  • le besoin de ranger et de nettoyer son intérieur… on prépare un peu son nid !

C’est aussi dans cette phase, que peut apparaître des désagréments comme : 

  • de l’irritabilité, des sautes d’humeurs
  • des fringales
  • de la fatigue
  • des maux de tête 
  • des douleurs aux seins
  • … 

Ces symptômes (il en existe plus de 150) sont dus à un déséquilibre du cycle et non à la production de progestérone en elle-même. Il s’agit du fameux syndrome prémenstruel, qui dans la plupart des cas disparaît ou du moins s’atténue avec un travail de rééquilibrage sur l’hygiène de vie.

Si il n’y a pas de grossesse en cours, la phase post-ovulatoire dure de 10 à 16 jours (avant l’arrivée des règles). Si il y a une grossesse en cours, la phase post-ovulatoire sera beaucouuuup plus longue et s’arrêtera avec l’arrivée de bébé !

On parle souvent de 14 jours pour décrire une durée de phase lutéale saine mais cette affirmation est davantage un concept qu’une réalité physiologique.

Toutes les femmes sont différentes avec des rythmes différents.

Cependant, il est vrai que cette phase est généralement d’une durée relativement fixe, mais elle peut tout de même varier d’un cycle à l’autre. Dans le vivant rien n’est figé, tout évolue et s’adapte en permanence !

Enfin la dernière étape… les règles !

cycle menstruel

Après avoir préparé le terrain pour l’ovulation et la fécondation, puis mis en place toutes les conditions nécessaires pour soutenir un éventuel embryon, le corps déclenche ou ne déclenche pas les règles selon le message qu’il reçoit.

Pour ce message, une nouvelle hormone intervient : la HCG (Hormone Chorionique Gonadotrope). Cette hormone est sécrétée par l’embryon au moment de sa nidation dans l’endomètre. C’est la fameuse hormone détectée par les tests de grossesse. Sa présence signifie qu’un bébé est en route !

Donc, pendant la phase post-ovulatoire, si le corps reçoit le message HCG, les règles ne se déclenchent pas car il y a bel et bien eu fécondation. 

Pas question alors d’évacuer l’endomètre. Le corps jaune continue de sécréter de la progestérone pour soutenir cette grossesse et garder ce “petit nid douillet” construit au fil du cycle.

En revanche, si pendant la phase post-ovulatoire, le corps ne reçoit pas le message HCG, le corps jaune finit par s’atrophier entrainant avec lui une chute brutale de la progestérone. Le corps comprend alors qu’il n’y a pas de grossesse en cours. Il n’est donc pas nécessaire de conserver ce “nid”. L’utérus se spamme, l’endomètre se décolle et les règles arrivent.

C’est une période propice au repos et à la réflexion. On compare d’ailleurs souvent cette phase à la saison hivernale : on se repose avant le renouveau du printemps.

Vous aussi vous ne trouvez pas ça normal qu’on ne soit pas davantage au courant de ces choses la ?

Vous avez d’autres questions sur le cycle menstruel ?

Vous vous interrogez sur la symptothermie ?

Dites le moi dans les commentaires, je me ferai une joie d’en discuter avec vous ♥️